Lorsque l’on cherche Angora dans le dictionnaire, on trouve la définition suivante :
Certes, quand on la connaît, on se dit qu’Elsa Caillart, présidente d’Angora Production, pourrait tout à fait correspondre à cette définition. Ses cheveux longs, soyeux et doux qui chutent sur ses épaules en une toison toute dorée et sa personnalité indomptable, alliant la finesse de la productrice artistique au mordant de la femme d’affaire, sont autant d’atouts dans l’univers impitoyable des producteurs à gros cigares qui, entourés de jeunes comédiennes attentionnées pensant que la copulation favorisera l’émergence de leur talent, signent des gros contrats en buvant du champagne dans les chaussures à talon haut de leurs secrétaires. Quel beau métier ! Bref, menant pendant des années sa carrière d’une main de maîtresse, et sans jamais avoir couché avec personne, Elsa se demande un beau jour d’illumination béate pour quelle raison elle devrait continuer à créer des projets pour les autres alors qu’elle pourrait le faire pour elle-même.
En 1998, Alain Bashung présente Fantaisie Militaire, album phare de l’artiste, qui contient une chanson intitulée Angora.Quelques années plus tard, en septembre 2010, Elsa Caillart fait sa rentrée parisienne et voit s’éloigner à regrets l’heureux été camarguais sur la plage de Terre Neuve, la contemplation paisible des flamands qui s’ébrouent dans le rose clair des marais salants, le bercement réconfortant des petites vagues qui s’échouent pleines d’écume sur la grève de sable fin, le parfum suave et iodé des embruns méditerranéens, la fraicheur bienfaitrice du rosé qui fait bronzer et l’ambiance festive de l’apéritif sur la place d’Aigues-Mortes. Alors peut-être, ayant besoin de prolonger cette douceur estivale, a-t-elle trouvé réconfort auprès d’Alain Bashung ? Peut-être, envahie par la nostalgie, a-t-elle eu besoin de se rappeler les bons moments passés auprès de son camarade chanteur et ainsi a-t-elle voulu lui rendre hommage ?
C’est donc à cette même époque qu’est née la petite Angora. A ce moment-là, elle ne pèse pas grand-chose et comme sa maman, qui se porte bien, elle a toujours faim. Si l’origine de son nom reste incertaine et mystérieuse, ce qui est très clair, en revanche, ce sont les velléités d’Elsa en matière de programmes, à l’image de la chanson éponyme : un discours universel, allié à la beauté des formes. Angora n’a d’autre ambition que de divertir, de faire rêver, de faire régaler, avec des spectacles, des concerts, des magazines, des documentaires, des clips … en faisant le pari de l’élégance et de la modernité. Alors on les sort, les paillettes. En veux-tu, en voilà, des costumes, des lumières, des décors, des réalisations et tout le toutim. Et des films aussi : Alcaline, Le Gala de l’Union, Vanessa Paradis, Julien Doré, Raphaël par Jacques Audiard, la collection Concert Unique, les clips, …Et dans tout ce charivari de couleurs, de musiques, d’artistes et d’équipes de prod qui courent dans tous les sens, on garde toujours nos repères : Le catering ? Il est très bon ou on annule tout. C’est le bordel ? Evidemment. On est pas des banquiers. Il y a des enfants au milieu ? Tant mieux, on les adore. Y’a rien à boire ? Impossible. On est pas des sauvages.
Et comme vous le voyez, on se gêne pas pour le dire. C’est quand même plus sympathique que : « Angora Production est une société de production audiovisuelle créée en 2010 par Elsa Caillart, spécialisée dans le divertissement de masse. On fait des brain-stormings, des débriefings, du marketing et tout ce qui se termine en « ing ». On place mass-media et part de marché dans toutes nos conversations et on s’essuie avec nos cravates en soie après s’être secoués devant les audiences de la veille ».Vous l’aurez compris, la description de ce dernier paragraphe ne correspond en rien à la réalité. Nos cravates sont en coton.
A la lecture de ces lignes, vous vous dîtes sûrement que j’en fais trop, que ce texte est un véritable panégyrique d’Angora et surtout d’Elsa Caillart. Vous avez raison. Mais votre humble serviteur vous rappelle que c’est elle qui le paye. En fin de compte, la grande question n’est pas : Qu’est-ce qu’Angora ? Mais plutôt : Quel est l’esprit d’Angora ? Et si j’ai le droit d’écrire ces lignes, c’est qu’il est bon, l’esprit. Normalement, vous devriez le sentir à travers nos programmes.
Amicalement,
L’Humble Serviteur.